jeudi 10 novembre 2016

PRIMEUR! Extrait de Adorion III: Crépuscule

Chapitre 1 : Sans contrôle


Douleur.

Tout était excessivement douloureux, comme si un troupeau en furie lui était passé sur le corps. Élisa donnerait n’importe quoi pour replonger dans l’inconscience afin d’échapper à cette douleur. Derrière ses paupières closes, elle parvenait à distinguer de la lumière.

Que lui était-il arrivé? L’Intermédiaire. Elvina. Les Punisseurs. Mais après? Où avait-elle atterri?

Péniblement, elle ouvrit les yeux qu’elle referma presque aussitôt que les rayons lumineux attaquèrent ses pupilles. Prenant son courage à deux mains, elle se força à les ouvrir de nouveau. Elle devait découvrir où elle se trouvait.

̶  Élisa? demanda une voix féminine à sa droite. Elle sentit l’inconnue à ses côtés lui passer un linge humide sur le visage.

̶  Calista, continua la voix, va avertir les autres qu’elle est réveillée

Calista? Élisa connaissait ce prénom, elle en était certaine. Son mal de tête ne lui permettait seulement pas se souvenir de qui elle était. La jeune fille entendit des bruits de pas précipités. Cela devait être la fameuse Calista qui quittait la pièce.

̶  Élisa, insista la voix, comme si ce n’était pas la première fois qu’elle prononçait son prénom. Élisa, est-ce que tu m’entends?

Un instant de panique la saisit lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était incapable d’ouvrir la bouche pour répondre. Que lui arrivait-il?

̶̶̶̶̶̶  Ne t’inquiète pas, tu es en sécurité, la rassura la voix. Le chiffon humide disparut de son visage.

Élisa tenta d’ouvrir la bouche à nouveau. Toujours rien.

Une main se posa sous sa nuque pour lui soulever légèrement la tête. Elle sentit une légère pression sur ses lèvres.

̶  Bois, lui intima la femme. Ça te fera du bien.

Instinctivement, son réflexe de déglutition s’enclencha à son plus grand soulagement. Au moins quelque chose qu’elle pouvait encore faire.

Elle voulut protester lorsque le bol d’eau se retira. Sa gorge était plus sèche que les plaines désertiques de Medhy. Malheureusement, sa bouche refusa de coopérer et elle dut se résoudre à ne pas en avoir davantage.

Elle tenta de bouger ses doigts, mais l’élan de douleur qui lui remonta le long du bras lui fit abandonner le projet.

Elle sentit une main lui caresser les cheveux.

̶  Mais que t’est-il arrivé? demanda la voix d’un air absent comme si elle n’attendait pas véritablement de réponse de sa part.

Élisa ne put s’empêcher de penser qu’elle se demandait la même chose. Si la femme pouvait lui dire où elle était, cela répondrait au moins à l’une de ses questions.

Avec beaucoup d’efforts, elle arriva à tourner légèrement sa tête sur le côté. Elle connaissait cet endroit, tout comme elle connaissait Calista, elle devait juste parvenir à remettre un peu d’ordre dans ces idées.

La jeune fille à ses côtés lui sourit. Chevelure brune, yeux tout aussi foncés, une peau basanée. Elle la reconnaissait. Céleste. La sœur de Cédric. Mais… Que faisait-elle aussi loin de Vasken? Elle devait se trouver dans le sud, sinon comment expliquer la présence de la famille de son compagnon de voyage. Calista. Comment avait-elle pu oublier le prénom du petit moulin à parole qui l’avait suivi lors de son premier séjour dans le village?

Elle tenta de répondre au sourire que lui adressait Céleste, mais encore une fois, sa musculature faciale refusa de collaborer.

La porte de la hutte s’ouvrit aveuglant momentanément Élisa. Lorsque les points noirs qui avaient envahi sa vision disparurent, Cédric avait pris la place de sa sœur à ses côtés.

̶  Re-bienvenue parmi nous, salua-t-il en dégageant une mèche de cheveux du visage de la jeune fille. Tu as pris tout ton temps, on dirait. Il fronça les sourcils et se tourna vers l’endroit où, Élisa supposa, se trouvait Céleste. Pourquoi est-ce qu’elle ne réagit pas?

Ce n’était pas faute d’essayer. Élisa se débattait de toutes ses forces pour arriver à articuler ne serait-ce qu’un Bonjour, mais cela était peine perdue. La seule chose qu’elle obtint en récompense de ses efforts fut une augmentation significative de sa douleur.

Elle sentit quelqu’un prendre sa main entre les siennes, action qui, si elle l’avait pu, lui aurait arraché un gémissement de douleur.

  ̶ C’est étrange, elle n’a pourtant aucune blessure physique apparente, dit une troisième voix qu’elle reconnut presque aussitôt. Renan! Si lui aussi était ici, cela devait signifier que le reste de ses compagnons y étaient aussi.

̶  Randall va être dans tous ses états lorsqu’il va voir dans quel état elle est, remarqua Cédric. Tu es certain que tu ne peux rien faire?

Élisa sut, instantanément, en voyant le visage déconfit du sudiste, que la réponse avait dû, bien qu’elle fût non verbale, être négative. Si Renan, un Élador, dont le peuple était réputé pour son talent en soins curatifs, ne pouvait rien pour elle alors qui le pourrait? Resterait-elle prise dans cet état pour le restant de ses jours?

̶  En parlant de l’apprenti magicien, où est-il? demanda Céleste, faisant écho à une question qu’Élisa se posait elle aussi. Son meilleur ami n’aurait-il pas dû être le premier à son chevet?

Un sourire narquois fit son apparition sur le visage de Cédric. Cela n’augurait rien de bon pour son ami. Si elle en avait été capable, elle aurait bien effacé cet air du visage du jeune homme.

̶  Il goûte présentement à sa propre médecine, ricana le sudiste.

Le visage de Céleste devait montrer son incompréhension puisque Renan ajouta :

̶  Théodore lui a jeté un sortilège de sommeil. Nous aurions de loin préféré qu’il accepte de lui-même de se reposer, mais il s’est obstiné à rester aux côtés d’Élisa.

Cédric perdit son air moqueur et fronça les sourcils en levant les yeux vers l’Élador.

̶  Tu ne peux le blâmer de vouloir veiller sur elle. Si l’une de mes sœurs avait été à sa place, il en aurait fallu tout autant pour me faire quitter son chevet.

Le silence tomba dans la pièce alors que chacun prenait une position plus confortable à ses côtés. Élisa aurait aimé pouvoir les rassurer. Elle aurait aussi aimé pouvoir leur poser les questions qui lui brûlaient les lèvres, à commencer par qui était ce Théodore? Comment cela faisait-il qu’il pratiquait la magie? Combien de temps avait-elle été inconsciente?

̶  Tu devrais en profiter pour aller te changer les idées, dit Cédric à sa sœur au bout d’un moment. Tu es ici depuis que nous avons traîné de force Randall au repas du matin.

Céleste soupira un peu plus loin dans la pièce, mais n’émit pas d’objection à voix haute. Sans doute devait-elle savoir qu’elle n’apporterait rien de plus à rester dans la hutte auprès d’eux.

̶  Vous n’aurez qu’à m’envoyer quelqu’un si vous voulez que je vienne prendre le relais, dit-elle.

̶  C’est très généreux de votre part, répondit Renan, toujours aussi poli. Mais je ne crois pas que cela sera nécessaire. Randall devrait être de retour sous peu et je crois que vous avez déjà fourni un effort considérable.

Élisa regretta de ne pas pouvoir elle-même remercier Céleste, mais les choses étant ce qu’elles étaient, elle ne parvint qu’à retourner sa tête pour fixer le plafond.

Elle en venait presque à regretter l’Intermédiaire où elle avait le contrôle sur son corps. Où elle pouvait avoir une discussion. Où elle n’avait pas la moindre notion du temps. Elle avait eu beau pester toute sa vie contre les tâches ménagères que lui imposait sa mère, au moins elles avaient le mérite de faire passer la journée plus rapidement.

Sa mère… Elle espérait de tout cœur que Cissy n’avait pris l’apparence de sa mère que pour la décontenancer. Les ligarathes mentaient après tout. Peut-être sa mère était-elle toujours en vie, faible et malade peut-être, mais toujours bien vivante.

Qu’était-il advenu de tous ces gens sous l’emprise du sortilège? Avaient-ils récupéré leur ligarathe? En gardaient-ils des conséquences?

̶  Tu crois qu’elle nous entend? demanda Cédric la sortant de ses pensées. Je veux dire, elle est réveillée, non?

Renan soupira et Élisa sentit qu’il reposait sa main le long de son corps. Elle s’ennuya immédiatement du mince soulagement que lui avait procuré le toucher de l’Élador.

̶  Difficile à dire. Bien que ses yeux soient ouverts, elle ne semble pas avoir conscience de ce qui se passe autour d’elle.

Élisa avait envie de hurler, de leur signaler qu’elle était bien là, prisonnière de son propre corps. Si seulement elle parvenait à leur faire comprendre sa situation, peut-être seraient-ils en mesure de l’aider.

̶  Mon peuple, poursuivit Renan, entretient la croyance que, même dans l’inconscience, parler à un malade aide terriblement à sa guérison.

̶  Et? Est-ce que ça aide vraiment?

̶  Certains prétendent se souvenir d’avoir entendu leurs proches et que cela les a réconfortés, mais pour ce qui est de l’efficacité, je n’ai aucune preuve tangible à vous fournir.

La jeune fille sentit le lit sur lequel elle prenait place s’affaisser quelque peu sous le poids de Cédric lorsque ce dernier s’assit à ses côtés. Elle tourna la tête autant qu’elle le put en sa direction. L’expression du sudiste était ouverte, laissant voir à quel point la situation le rendait inconfortable. Cela devait être la première fois qu’Élisa voyait le si fier guerrier dans une position de vulnérabilité.

̶  Hé, il va falloir que tu te remettes sur pieds vite, tu sais, dit-il en prenant la main qu’avait délaissée Renan entre les siennes. Randall est en train de nous rendre complètement fous. Ça n’a pas l’air très différent dit comme ça, mais, crois-moi, il est encore pire que d’habitude. En plus, tu me dois une revanche au tir à l’arc. Je ne suis toujours pas convaincu que tu n’as pas gagné par pure chance. Il releva la tête en direction de l’Élador.

Renan laissa échapper un petit rire.

̶  Il n’y a pas de mode d’emploi, sourit-il, mais, oui, cela me semble très bien. L’important est qu’elle se sache bien entourée, peu importe ce qu’on lui raconte.

̶̶  On devrait peut-être installer Calista à ses côtés alors, elle peut parler pendant des heures sans nécessité de réponse.

Élisa sentit l’émotion lui nouer la gorge. Elle n’aurait jamais cru que Cédric ait été capable de montrer autant de compassion envers quelqu’un comme elle, une étrangère du nord avec qui il n’avait passé que très peu de temps. S’il avait montré ce côté de lui lors de leur première rencontre, elle ne doutait pas que leur relation aurait été beaucoup plus amicale qu’elle ne l’était aujourd’hui.

Le visage de Cédric perdit toute trace de sourire, à la plus grande surprise d’Élisa.

̶  Hé! dit-il en essuyant une larme, qu’elle n’avait pas eu connaissance d’avoir versée, sur sa joue à l’aide de son pouce. Tout va bien aller, ne t’inquiète pas.

Une commotion à l’extérieur attira l’attention de Cédric.

̶  On dirait bien que ton copain est réveillé, commenta-t-il en levant les yeux au ciel.

Élisa entendit Renan se déplacer, sans doute pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. L’Élador soupira.

̶  Je vais aller m’assurer de calmer la situation avant que l’un d’eux ne se blesse gravement.

Cédric secoua la tête d’un air amusé.

̶  On ne peut pas dire que l’on s’ennuie avec vous. D’un air absent, il lui caressa les cheveux. Est-ce que c’est toujours comme ça dans le nord? Parce que, franchement, je comprends que vous soyez tous un peu zélés si c’est le genre de chose qui vous arrive quotidiennement. Si elle l’avait pu, Élisa aurait souri. S’il savait à quel point il ressemblait à sa jeune sœur à ce moment exact.

La porte s’ouvrit à nouveau. Élisa aurait bien aimé pouvoir tourner la tête en direction du ou de la nouvelle venue. Il devenait pénible de devoir attendre que les visiteurs viennent à sa hauteur ou qu’elle reconnaisse leur voix pour les identifier.

̶  Oh, vous êtes réveillée, comme cela est merveilleux!, s’exclama une voix qu’elle ne connaissait pas. Peut-être s’agissait-il d’un villageois qu’elle n’avait pas encore eu la chance de rencontrer.

̶  C’est Théodore, un autre apprenti magicien, dit Cédric comme s’il avait lu dans ses pensées. Il nous a aidés à te retrouver… si on veut. Si elle devait se fier à l’expression du sudiste, Élisa pouvait en déduire qu’il appréciait plus ou moins ce fameux Théodore. Enfin une expression familière sur le visage de son compagnon, pensait-elle avec un sourire intérieur. Un peu plus et elle aurait cru qu’il avait subi un changement complet de personnalité.

La jeune fille eut la peur de sa vie (et ce n’était pas peu dire) lorsqu’un visage inconnu, qu’elle devinait être celui de Théodore, se retrouva à quelques centimètres du sien. 

̶  Tu es complètement cinglé! s’exclama Cédric en repoussant l’apprenti magicien au plus grand soulagement d’Élisa. Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça?

La jeune fille aurait bien aimé pouvoir voir l’expression du nouveau venu, car celle inscrite sur le visage de Cédric était menaçante.

̶  Elle n’a pas réagi, dit Théodore d’un air penseur. Elle est réveillée, mais ne réagit aucunement aux stimuli externes. Fascinant!

Élisa sentit le sudiste trembler sous l’effet de la colère.

̶  Fascinant? Fascinant? Elle n’est pas l’un de tes sujets d’étude! Elle ne… Cédric s’arrêta le temps de prendre une grande inspiration pour se calmer. Élisa n’est peut-être pas complètement présente, mais ça ne te donne pas le droit d’agir comme tu le ferais avec l’un de tes livres. Compris? Où est Randall? demanda-t-il finalement après un moment de silence.

Élisa vit Théodore revenir dans son champ de vision, cette fois à une distance beaucoup plus respectable. Son cœur manqua un battement lorsqu’elle prit le temps de bien l’observer. Comment des traits qu’elle n’avait pu observer qu’à Idolia (personne, mais bien personne, n’avait la chevelure aussi blonde que les Éladors) pouvaient-ils se retrouver sur un apprenti magicien?

̶  Vos amis sont encore en train d’essayer de le calmer, marmonna-t-il, toute son attention portée sur le bras d’Élisa qu’il venait de soulever du lit lui faisant traverser une onde de douleur à travers le corps. Comme elle aurait aimé pouvoir dire à cet… homme de ne pas mettre ses sales pattes sur elle.

̶  Évite de la toucher de la sorte, veux-tu, gronda Cédric en reposant délicatement le membre d’Élisa sur le lit. Tu vois bien que tu la fais souffrir inutilement.

Théodore haussa un sourcil dubitatif.

̶  Je n’ai pas vu la moindre réaction de sa part. Comment pouvez-vous dire que cela lui a provoqué de l’inconfort?

Le regard du sudiste passa de l’un à l’autre, son visage ne laissant filtrer aucune de ses pensées.

̶  Ça me semble évident. Seul un idiot pourrait le manquer.

̶  Alors, j’ai bien peur d’être un idiot. Pour moi, son expression est restée la même.

̶  Il faut croire que j’ai un meilleur sens de l’observation, c’est tout.

D’une manière ou d’une autre, la gratitude qu’elle ressentait dut paraître sur son visage puisque Cédric lui fit savoir que cela lui faisait plaisir de repousser ce sale magicien invasif pour elle.

̶  Vous vous connaissez depuis longtemps? demanda subitement Théodore en fronçant les sourcils.

Cédric lui jeta un regard noir.

̶  Vous vous rendez compte que, pour un œil extérieur comme le mien, Élisa semble dans un état catatonique. Donc, soit vous la connaissez suffisamment pour détecter le moindre changement seulement en la regardant dans les yeux soit vous avez une imagination des plus fertiles.

Élisa sentit son cœur s’accélérer. Oui, Cédric avait, jusqu’à maintenant du moins, réussi à interpréter toutes ses émotions correctement, mais si le magicien disait vrai, cela relevait du miracle. Si même un magicien n’arrivait pas à détecter le moindre changement chez elle, comment un simple sudiste le pouvait-il?

Cela ne sembla pas perturber Cédric plus qu’il ne fallait puisqu’il se contenta de lever les yeux au ciel et d’ignorer l’autre homme.

Randall! Elle voulait voir Randall. Peut-être parviendrait-il à éclaircir la situation. Si Cédric parvenait à la comprendre, sûrement que son meilleur ami, qu’elle connaissait depuis plusieurs années, pourrait en faire tout autant.

̶  Ça va aller, lui murmura le sudiste. Il ne devrait plus tarder maintenant.

Que cela soit étrange ou non, elle devait admettre que d’avoir au moins une personne pouvant la comprendre était plus que réconfortant.

Comme pour faire écho aux paroles de Cédric, elle entendit la porte s’ouvrir pour laisser passer, l’espérait-elle, celui qu’elle désirait voir.

La pièce resta silencieuse. À sa plus grande frustration, cela signifiait aussi qu’elle n’avait aucun moyen de connaître l’identité de son visiteur. Elle sentit une nouvelle présence à ses côtés qui lui fit légèrement tourner la tête. De la fourrure orangée. Kenjy!

̶  Qu’est-ce que tu attends, gamin? gronda le tessaim. Gamin? répéta-t-il sur un ton inquiet.

Quelque chose se passait, mais la jeune fille ignorait quoi. Qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donné pour voir le visage de son ami. Peut-être cela l’aurait-il aidée à comprendre.

̶  Randall? Même Cédric avait l’air inquiet. Bon sang, mais que se passait-il?

̶  Non, entendit-elle (finalement!) son ami murmurer. C’est impossible, ça ne devait pas se passer comme cela!

Cédric se leva brusquement à ses côtés et fit un pas en direction de la porte. Même Théodore, qui était toujours dans son champ de vision, ne semblait pas comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux.

̶  Calmez-vous et prenez le temps de nous expliquer ce qu’il se passe, dit la voix de Renan qui, selon ce qu’Élisa pouvait entendre, semblait en train d’empêcher physiquement Randall de quitter la pièce. Que pouvait-il y avoir de si horrible pour que son ami tente de se sauver sans demander son reste?

̶  Vous ne comprenez donc pas? La voix de Randall avait monté d’une octave, une once de panique y était même détectable. Elle est exactement comme eux.

̶  Comme qui?, demanda Théodore, une étincelle d’intérêt brillant dans son regard.

̶  Les habitants de Vasken. Tout mouvement cessa, laissant planer un silence inconfortable dans la pièce. Élisa a exactement le même regard qu’avaient les habitants de Vasken lorsqu’ils étaient sous l’emprise du sortilège.

À suivre...


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